Analyse des données de Coccinelles en chasse de nuit

Les méthodes d’inventaires sur les papillons de nuit nécessitent d’avoir un matériel particulier : des lampes à UV et un drap blanc. Ces lampes permettent d’attirer les papillons nocturnes sur le drap dans le but de les identifier. Cependant, cette méthode attire également d’autres insectes tels que les coléoptères et en particulier les coccinelles.

Certains bénévoles naturalistes, qui mettent en place ce système, prennent le temps de saisir ces observations opportunistes. Les données obtenues sont très intéressantes puisqu’elles concernent des espèces de coccinelles peu connues en Hauts-de-France. Après l’analyse des données présentes dans Clicnat, notamment grâce aux commentaires précisant que l’observation a été faite durant une chasse de nuit, environ 800 données ont pu être extraites (soit 2% des observations de coccinelles en base) :

Dans ces 800 observations, au moins 21 espèces ont déjà pu être observées soit ⅓ des espèces présentes en région. Nous pouvons remarquer qu’aucune espèce de la tribu des Scymnini n’a été observée. Deux hypothèses peuvent être faites :
 les espèces des genres Nephus et Scymnus ne sont pas attirées par les lampes
 les espèces passent inaperçues, au vu de leur petite taille.

Parmi ces 21 espèces, 3 sont plus représentées :
 Calvia decemgutta avec 29% des observations de nuit et 26% des données dans Clicnat
 Harmonia axyridis avec 25% des observations et 3,8% des données dans Clicnat
 Halyzia sedecimguttata avec 19% des observations et 16% des données dans Clicnat
A elles seules, elles représentent plus de 70% des observations faites en chasse de nuit ! Notons que le pourcentage d’observations de Calvia decemgutta et Halyzia sedecimguttata est relativement important par rapport aux données dans Clicnat, cela montre que les inventaires nocturnes sont de très bons moyens pour contacter ces espèces.

D’autres espèces peuvent aussi venir à la lumière mais sont plus discrètes comme Vibidia duodecimguttata, Adalia decempunctata, Calvia quatuordecimguttata, Propylea quatuordecimpunctata et Coccinella septempunctata, elles représentent 18% des données.
Les différentes espèces vivant dans les conifères, notamment les Pins, viennent également à la lumière comme Myrrha octodecimguttata et Harmonia quadripunctata mais aussi Anatis ocellata et Myzia oblongoguttata qui sont beaucoup moins communes en région.

Les inventaires en milieux humides pourraient permettre de trouver des espèces peu observées en Picardie, comme Sospita vigintiguttata, qui compte moins de 50 observations en région. Nous espérons aussi, grâce à cette technique d’inventaire, retrouver Calvia quindecimguttata qui n’est connue qu’historiquement en région.
Plus d’informations sur cette espèce : http://l.picnat.fr/sfn

Si vous êtes friand de papillons de nuit, n’hésitez pas à noter les coccinelles que vous observez et de bien indiquer en commentaire de la donnée comment l’observation a été effectuée.

Merci à l’ensemble des lépidoptéristes, sans lesquels cette analyse n’aurait pas pu être faite et à leurs données très intéressantes, qui sont grandement utiles pour l’Atlas des Coccinelles des Hauts-de-France.