Photo Pixabay
La douceur anormale de ce mois d’octobre s’en est allée, nous faisant brutalement entrer en automne. Au revoir short, débardeur, tomates gorgées de soleil et bonjour doudoune, bonnet et tartiflette.
L’automne, souvent peu appréciée par le plus grand nombre, est pourtant une flamboyante saison, annonciatrice de changement, saupoudrée de nostalgie, mais encore pleine de vie.
Même si les espèces migratrices ont entamé leur voyage vers leurs quartiers d’hiver, ce n’est pas le moment de chômer.
Nous pouvons aider notre petite faune sédentaire en leur offrant les meilleures conditions possibles avant l’hiver.
Gîte à balcon en béton de bois - Pixabay
"Que pouvons-nous faire ?" nous demanderez vous.
1 - Poser des nichoirs à oiseaux et à chauves-souris :
A l’automne, la pose de nichoirs artificiels est recommandée. En effet, ces derniers serviront d’abri au cours de l’hiver pour certaines espèces comme le Troglodyte mignon. D’autres espèces comme la Mésange charbonnière ou la Mésange bleue prospectent dès l’automne pour la recherche d’emplacement où nicher. De plus, les couples s’installent généralement tôt, au tout début du printemps, voir à la fin de l’hiver si la météo est clémente. Des nichoirs installés en automne leur assurent une place de choix lorsque l’heure de la couvaison aura sonné.
Nichoir en bois - Picardie Nature
Les chauves-souris peuvent également utiliser des gîtes artificiels pour se reposer pendant la période de transit, c’est à dire entre le gîte d’été et le gîte d’hibernation.
Vous pouvez donc commencer dès maintenant à installer toutes sortes de nichoirs dans votre jardin, et même sur votre balcon.
Vous pouvez les fabriquer vous-même, ou les acheter si vous n’êtes pas bricoleurs ou bricoleuses, ou pour les gîtes plus complexes à concevoir comme ceux arboricoles pour les chauves-souris.
Gîte arboricole à chauve-souris - Jérémy THOMAS
Pour les conseils de fabrication, cliquez là pour les nichoirs à oiseaux, et ici pour les gites anthropophiles à chauves-souris à installer sur le bâti.
Astuce : Vous pouvez également vous servir de matière déjà présente pour réaliser des nichoirs. En utilisant par exemple une très grosse grosse branche, ou un petit tronc d’arbre. Veuillez bien à empêcher l’eau de rentrer en installant idéalement des planches de bois au dessus et en dessous, et en installant sur le dessus une matière imperméable. Attention lors de l’installation de ce dispositif qui est fort lourd. Préservez votre dos !
Nichoir "tronc d’arbre" - J.Henning
Pour la pose, il convient de respecter certaines règles :
Les installer hors de portée des prédateurs (2 à 5 m au dessus du sol).
Privilégiez les expositions Sud, Sud/est, protégés des vents dominants.
Évitez les endroits trop humides. La mousse pourra vous aider à les identifier.
Évitez les emplacements en plein soleil toute la journée.
Espacez bien les différents nichoirs utilisables par les mêmes espèces d’oiseaux, pour limiter les conflits territoriaux.
Pour les chauves-souris, faites en sorte que le trou d’envol soit bien dégagé, sans branchage devant.
Proposez différents types de nichoirs ou gîtes pour toutes les espèces.
Si vous les fixez à un arbre, privilégiez un fil de fer ou une corde épaisse avec des cales en bois pour protéger l’arbre.
Nous préconisons d’être deux pour poser ces nichoirs, pour limiter tout risque d’accidents.
Nichoir sans balcon en béton de bois - Pixabay
2 - Fabriquer des hibernaculums :
Connaissez-vous les hibernaculums ? Il s’agit de gîte enterré ou semi-enterré qui servent de site d’hibernation pour les amphibiens, les reptiles, les hérissons et même pour certains insectes.
Crapaud commun - Pixabay
Pour savoir comment les construire, voici des explications pour les reptiles et amphibiens (ou sur ce site) et également pour les gîtes destinés aux hérissons.
Hérisson d’Europe - Vincent Acloque
3 - Poser des nichoirs à écureuils :
Pour les plus bricoleurs, des gîtes à écureuils peuvent être fabriqués et posés dans les arbres. Vous trouverez tous les conseils de fabrication et d’installation en cliquant là.
Ecureuil roux - Sarah Monnet-Kassas
4 - Faire des tas de feuilles et de branches
Pour les aider à préparer l’hiver, particulièrement pour les hérissons, vous pouvez faire des gros tas de feuilles et de branchages dans votre jardin. Ils leur serviront de réserve de matériaux pour aménager leurs gîtes ou ils les utiliseront comme cachette.
ATTENTION : restez bien vigilant sur la présence éventuelle de la faune sauvage dans ces amas de feuilles et de branches, pour éviter de les blesser ou les tuer, notamment si vous comptez brûler un tas de branchages. Et avant tout feu de joie, vérifiez la réglementation de votre commune. En effet, cette pratique est très souvent interdite.
Pour vous débarrasser de ces déchets verts, nous vous conseillons :
de les composter dans la mesure du possible.
de les déposer dans la déchetterie la plus proche.
de fabriquer des haies sèches (aussi appelées Haies de Benjes).
5- Faire de haies sèches :
Ces dernières vous permettent de réaliser des clôtures sans frais, tout en offrant à la faune un refuge : Pour en savoir plus, cliquez ici.
6- Laisser vivre le lierre :
Lierre grimpant - MabelAmber Pixabay
Le lierre est une merveille de la nature. Cette plante grimpante est souvent utilisée sur nos maisons pour son aspect esthétique, grâce à ses feuilles persistantes. Mais elle permet aussi de limiter les variations de température dans la maison, son feuillage faisant office de petite couche de protection contre les intempéries, tout ayant un aspect dépolluant.
Contrairement aux idées reçues, si le lierre prend racine dans le sol au pied d’un mur (et non dans une anfractuosité dudit mur), il ne provoquera aucun dégât. Il se fixe grâce à des petites excroissances, qui ressemblent à des racines et qui s’appellent des crampons en brosse. Ces derniers produisent une sorte de colle extra-forte pour se fixer à son support. Le lierre n’ira donc pas détruire son support. Cependant, il est à noter que si le mur ou l’arbre est fragilisé, le lierre prendra effectivement le dessus.
Fruits du lierre - Jhenning Pixabay
Pigeon ramier mangeant des fruits de lierre - Nennieinszweidrei Pixabay
Et la faune sauvage dans tout ça ? Le lierre est un atout majeur pour la faune de votre jardin. Il a cette particularité de fleurir très tard dans l’année (automne) et de produire des fruits en plein cœur de l’hiver. Ses fruits sont petits, avec des gros pépins, mais très riches et les oiseaux en sont friands. Il procure donc de la nourrir pour les pollinisateurs et les oiseaux à des périodes de l’année où elle se fait rare.
Alors, prêts à aider la faune qui vous entoure ?
Association régionale de protection de la Nature et de l'Environnement
membre de France Nature Environnement, agréée par les ministères de l'Écologie et de l'Éducation Nationale
Picardie Nature - 233 rue Eloi Morel - 80000 AMIENS
- Tél. 03 62 72 22 50
Association loi 1901 déclarée en préfecture le 4 mars 1970 - siège social : 233 rue Eloi Morel - 80000 Amiens
Siret 381 785 120 00043 - APE 9104Z