En ce début février, Picardie Nature est allée prospecter des caves dans le cadre des Refuges pour les chauves-souris.
L’objectif : constater, ou non, la présence de chauves-souris en hibernation. En Picardie, 15 caves sont labellisées. La semaine dernière, 3 d’entre elles ont pu être visitées : une appartenant à la ferme pédagogique l’Arbre à Poule dans l’Oise et deux chez des particuliers dans l’Aisne (20 km au sud de Soissons) et dans l’Oise (près de Gisors). D’autres visites de caves sont prévues prochainement.
Le constat est positif ! Un individu du genre Murin dans la première, deux Petits Rhinolophes chez le particulier dans l’Aisne et un individu du genre Murin et une chauve-souris non identifiée (cachée trop profondément dans une anfractuosité) chez le particulier dans l’Oise.
Les rhinolophes se suspendent la tête en bas et s’enveloppent dans leurs ailes pour hiberner, tandis que les murins peuvent soit se suspendre, les ailes repliées le long du corps, soit se dissimuler soigneusement dans des interstices, comme ceux observés sur ces sites.
Un comptage de cinq chauves-souris sur trois sites peut sembler décevant. Pourtant, ce résultat, en plus d’être positif, est encourageant ! En effet, les chauves-souris subissent diverses pressions et la disparition de leur habitat en fait partie. La majorité des espèces de chauves-souris hiberne dans des cavités souterraines (sauf les espèces arboricoles qui préfèrent rester dans les arbres). Les grandes cavités comme les carrières sont importantes, mais les plus petites comme les caves sont plus nombreuses et peuvent également être utilisées en gîte de transit (pour aller du site d’hibernation au gîte estival, et inversement). Or de moins en moins de caves sont propices aux chauves-souris, notamment par l’obstruction des accès, une trop forte fréquentation par l’Homme ou par la réalisation de travaux. Dans l’une des deux caves, des travaux ont été entrepris (en dehors de la présence des chauves-souris) et notre passage a permis de constater leur retour. En effet, dans le cadre du Refuge pour les chauves-souris, Picardie Nature apporte son expertise et un suivi de travaux pouvant impacter les chiroptères.
La préservation de ces sites est donc importante pour les populations de chauves-souris, et ces résultats offrent aux propriétaires des lieux et à l’équipe de Picardie Nature la satisfaction que les actions menées portent leurs fruits.
Aurélien et Ludivine ont également profité de leur présence à l’Arbre à Poule pour vérifier si deux gîtes artificiels posés l’an dernier ont été visités. Le procédé est simple : ils ont utilisé un endoscope. Contrairement aux caves, le constat était plutôt mitigé : le premier contenait un peu de guano, et le second n’a pas été visité (aucune présence de guano) mais colonisé par plusieurs espèces d’insectes. Ils ont donc conseillé de déplacer le gîte dans un endroit plus favorable aux chauves-souris.
Et comme les sorties sur le terrain sont optimisées au maximum, deux visites de sites accueillant potentiellement des maternités de chauves-souris anthropophiles ont été réalisées. Les espèces anthropophiles sont la Pipistrelle commune et la Sérotine commune.
Ces sites ne sont pas labellisés Refuges pour les chauves-souris, il s’agit d’une intervention à la suite d’un appel sur la ligne "Info-chiros".
La présence de guano ayant été constatée, l’équipe, composée de salariés mais aussi de bénévoles investis, repassera entre mai et juin pour observer la présence ou non de chauves-souris.
Affaires à suivre !
Ludivine LEITE
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