Bilan des prospections et suivis des sites d’hibernation hiver 2020-2021.

Avec la crise sanitaire, l’organisation des suivis et des prospections a été perturbée. Il a néanmoins été possible grâce à l’implication des salariés, de quelques membres et des partenaires de réaliser la quasi-totalité des suivis sur les principaux sites. Le recours aux bénévoles a cependant été plus compliqué à mettre en œuvre et il n’a hélas pas été possible d’organiser les traditionnels et conviviaux weekends de prospections concertés sur l’ouest du Pas de Calais et sur l’Avesnois. Nous remercions vivement l’ensemble des participants et des gestionnaires ou propriétaires de sites qui ont contribué à la bonne mise en œuvre du suivi.

Bien que l’hiver ait été marqué par une petite vague de froid en fin janvier, nous n’avons pas constaté comme habituellement avec les périodes de froid marqué, d’augmentation des effectifs de certaines espèces dans les sites d’hibernation. Nous enregistrons même de façon assez surprenante des effectifs très faibles pour le Murin de Bechstein alors que les sites les plus favorables à l’espèce ont été prospectés lors de la vague de froid.

Les résultats sont dans la moyenne pour les espèces des petits myotis (Murin « à museau noir », Murin de Daubenton et Murin de Natterer).

Nous notons à nouveau une augmentation et de nouveaux records d’effectifs pour le Murin à oreilles échancrées et le Grand Rhinolophe. Les résultats des suivis hivernaux pour ces espèces étaient particulièrement attendus à la suite de la disparition de la colonie mixte de reproduction lors de l’été 2020. Les effectifs en hausse confirment le déplacement du gîte de mise bas et non d’une atteinte directe aux animaux. Il nous restera à localiser le nouveau gîte de reproduction utilisé par les 2 espèces lors de la période estivale 2021.

Nous avons également de bons résultats pour le Grand Murin avec une augmentation des effectifs et la découverte d’individus dans des secteurs où l’espèce n’était pas ou très peu connue (dans l’Avesnois et le Cambrésis).

L’une des bonnes nouvelles de l’hiver concerne la Barbastelle. Nous constatons une légère augmentation des effectifs dans le site historique (où nous notions une baisse régulière depuis plusieurs années) mais aussi la découverte de l’espèce dans de nouveaux secteurs sur le littoral Montreuil sur Mer, et Dannes, où 2 individus ont été observés pour la première sur un site suivi régulièrement depuis plus de 20 ans, et même constat à Hesdin avec 3 individus dans un blockhaus aménagé. Nous avons eu l’agréable surprise de constater l’occupation par cette espèce de nos micro-gîtes spécialement installés, une première en région. Est-ce que ces augmentations d’effectifs et ses occupations de nouveaux territoires sont le signe d’un développement de l’espèce sur le secteur littoral du Pas-de-Calais ? Des prospections complémentaires les hivers prochains et des recherches en période estivale permettront de confirmer cette hypothèse.

Autre motif de satisfaction, nous constatons une augmentation nette des effectifs et de la diversité dans les sites aménagés et protégés (en particulier sur le secteur de Lille pour les réseaux de catiches protégés en 2018 et 2019, ou pour de nouveaux blockhaus aménagés dans l’avesnois en 2020), confirmant ainsi l’importance de ces opérations pour la préservation des populations de chauves-souris.

Murin de Bechstein en hibernation dans un blockhaus aménagé de l’Avesnois
Photo Vincent COHEZ Janvier 2021

Barbastelle d’Europe utilisant une brique alvéolée pour l’hibernation
Photo Vincent COHEZ Février 2021

3 Grands Murins en léthargie dans un micro-gîte en terre cuite conçu et développé par la CMNF.
Photo Vincent COHEZ Février 2021

Synthèse Vincent COHEZ et Loïc LEDUCQ / CMNF